Balades dans la cuvette

Voilà plus de 10 ans qu’on arpente en famille la cuvette grenobloise et ses environs, sans bagnole mais en compensant avec un peu d’imagination. Mieux connaître le territoire qui est à notre portée, en prenant le temps de l’arpenter avec les moyens du bord, c’est aussi une manière de l’habiter, de s’y attacher et, pourquoi pas, de le défendre…


L’idée générale

S’il y a un mot qui caractérise les paysages grenoblois, c’est bien celui de diversité. Des sommets de Belledonne aux pâturages du Vercors en passant par les forêts de la Chartreuse et les collines qui entourent les plaines de l’Isère et du Drac, le décor est somme toute assez somptueux. Ceci étant, depuis que l’homme s’y est installé et qu’il a entrepris de dompter une “nature” souvent jugée hostile ou au mieux contraignante, le territoire s’est aussi bien artificialisé… Cette évolution, accentuée par la généralisation de la voiture individuelle dans les modes de vie, a sans doute conduit les grenoblois à ne pas apprécier à sa juste valeur le territoire dans lequel nous vivons.

Alors, je tente dans ce billet un petit florilège des balades sans voiture qu’on a pu faire ce dernières années, en famille ou avec des copains, dans la cuvette mais aussi un peu au-delà, en y accédant en deux coups de pédale (ou à peine plus ;-) ou en transports en commun. Si on est souvent sorti des sentiers battus, c’est aussi qu’on a évidemment chercher à ne pas refaire ce qu’on peut faire en bagnole, et que, pour ça, il faut imaginer, inventer, tester, tenter…

Carte des différentes balades évoquées (pour avoir une idée des ressources utiles pour préparer une balade, vous pouvez jeter un oeil à ce billet)


1 - La directissime du Moucherotte

Comme une énorme vague calcaire, bordée de ses lames verticales reconnaissables de partout, le Moucherotte impose sa silhouette massive à toute la cuvette grenobloise… et, au passage, nous gratte bien 2 ou 3h de soleil en fin de journée quand on habite l’ouest de la cuvette ! A coté de ça, ses flancs offrent un terrain varié, et assez constant dans sa raideur, de plus de 1500 m de dénivellé sur un peu plus de 3 km de distance horizontale. Remonter le versant est du Moucherotte permet non seulement de traverser un beau dégradé de milieux, au sens écologique du terme, mais également de multiplier les points de vue sur la cuvette grenobloise, et au-delà.

Les balcons est du Vercors

Départ : du Prisme, terminus du tram à Seyssins
Itinéraire : sente bien marquée qui démarre un peu au nord du lieu-dit les Fenouillères sur la carte Top25, puis qu’on suit tout du long en restant en général assez proche de l’arête
Crux : incontestablement, la dernière partie, plus raide, hors de la forêt au-delà de Chateau Bouvier
Durée de l’effort : bien 4-5h de montée, ça dépend évidemment de la forme et de la motivation
Durée totale : 6-7h
Retour : à pied jusqu’à Saint Nizier, puis car Transisère ou en stop


2 - En luge de St Niz' à Grenoble

Là, c’est une balade pas prévue au départ, qu’une belle chute de neige et surtout la crainte d’un car Transisère plein au retour nous ont permis de faire. En vérité la descente en luge a pris fin un peu au-dessus de la Tour sans venin, mais tout de même, quel plaisir de rentrer chez nous par nos propres moyens, en glissant sur une bonne moitié du trajet ! C’est aussi un régal d’emprunter à la fois les anciens chemins muletiers reliant la plaine au plateau, de même que certaines portions de l’ancienne voie du tram et, bien sûr, de faire des courses de luge sur cet itinéraire.

Petite pause avant une belle descente

Départ : le champs de neige de Saint Nizier du Moucherotte (facilement accessible depuis Grenoble par la ligne T65)
Itinéraire : mélange de petites routes, de pistes et chemins muletier et de sentiers, globalement assez droit dans le pentu et plein Est…
Durée de l’effort : bien 2-3h de descente
Durée totale : ~ 3h30 (montée en car ~ 20 min.)
Retour : éventuellement on peut raccourcir et récupérer le bus, à la Tour sans venin par exemple (pour autant qu’il y en ait un qui passe…)


3 - La boucle du Saint Eynard, en car, peinard

Il s’agit là d’une bien belle virée en boucle sur un des promontoirs majeurs de la cuvette grenobloise et du Grésivaudan, avec un long mais très dépaysant retour jusqu’au Sappey en longeant un bon moment la crête du Saint Eynard. L’itinéraire de montée emprunte une belle piste muletière en lacets, vraisemblement de l’époque où les fortifications étaient sensées défendre la région, sur un peu plus de 500 m de dénivellé : de quoi passer d’une belle forêt à des éboulis et franchir à la fin un chouette ressaut rocheux (par des escaliers). Le retour par

Depuis les terrasses du Saint Eynard

Départ : du col de Vence, auquel on accède facilement avec la ligne 62 de la TAG (départ du Musée de Grenoble)
Itinéraire : sentier tout le temps bien tracé, et fin par des pistes forestières évidentes
Durée de l’effort : on a mis 5h pour tout faire, sans se presser…
Durée totale : ~6-7h (~ 20 min. de montée en bus, puis 30 min pour le retour)
Retour : même ligne TAG qu’à la montée, depuis Le Sappey, ou bien stop


4 - Du col de Porte à Saint Pierre de Chartreuse, en hiver

Ils nous challengeaient gentiment, les potes, avec cette sympathique proposition de journée neige dans un sympathique village… sympathiquement non desservi par les transports en commun (et suffisamment loin et haut pour dissuader d’y aller en vélo). Après étude des cartes et des horaires, il est apparu qu’il y avait clairement un coup à tenter pour atteindre Saint Hugues : une vraie belle rando raquettes et luge depuis le col de Porte dans les profondeurs de la forêt chartrousine ! Mis à part le début, pas des plus agréable sur le bord de la route et les détours qu’impose la privatisation des lieux par les pistes de ski fond, cette virée était clairement une très belle échappée, originale, sauvage et qui s’est prolongée, pour le retour jusqu’à Saint Pierre de Chartreuse.

Luge avec le Grand Som en fond de paysage

Départ : du col de Porte, desservi par la ligne TAG 62
Itinéraire : selon la fraîcheur de la neige, l’itinéraire peut avoir été déjà tracé, mais il passe essentiellement sur des pistes, parfois assez étroites
Crux : le passage à gué du petit torrent de Cartelet
Durée de l’effort : 1h30 jusqu’à Saint Hugues, puis une petite heure en plus pour rejoindre Saint Pierre
Durée totale : ~ 3h, sans compter la journée dans la neige à St Hugues (~ 40 min. pour aller au col de Porte, puis ~1h pour le retour
Retour : en car Transisère, via Saint Laurent du Pont (ça fait découvrir du pays)


5 - Traversée Rachais, Jalla, Bastille

Une version pimpée de la classique balade à la Bastille du dimanche : grâce à un petit bout en bus (de la TAG, oui !), on part du col de Vence pour une chouette traversée accessible à tout le monde, et en toute saison (ou presque). En quelques heures, on passe d’une belle forêt à presque 1000 m d’altitude, à des pâturages (prendre garde de ne pas piétiner l’herbe) et de beaux près (picnic au top !) et au site my(s)thique de la Bastille, tout en cheminant le long d’une arête qui offre une vue plongeante à la fois sur le Grésivaudan et Belledonne et sur Grenoble et la cluse en direction de Voiron.

Quelle vue

Départ : du col de Vence, auquel on accède facilement avec la ligne 62 de la TAG (départ du Musée de Grenoble)
Itinéraire : piste et sentier, bien marqués, avec possibilités de variations
Durée de l’effort : ~2-3h
Durée totale : ~ 3-4h
Retour : à pied jusqu’à Saint Nizier, puis car Transisère ou en stop

6 - Deux jours autour du Conest

C’est le seul sommet qu’on voit de chez nous… c’est dire s’il nous donnait envie depuis longtemps d’aller y faire un tour ! C’est d’ailleurs pour ça que j’avais pris cette virée comme exemple possible dans mon billet axé sur la “logistique” des balades dévoiturées… Entre pâturages verdoyants, dénivelés raisonnables et bivouac panoramique, cette aventure combinant vélo et rando nous aura réellement offert un dépaysement et des émotions qu’on est pas près d’oublier !

Bivouac herbu

Départ : de Pierre Chatel, où nous aura déposé, avec nos vélos, le car T90/T91
Itinéraire : pour la partie en vélo, un mélange de petites routes pas trop transitées et de pistes, voire de “singles”, et pour la partie à pied, pistes et sentiers
Crux : la “petite” rando du matin, au départ du col de la Chal qui termine sur l’alpage du Conest en passant au travers d’une hétraie magnifique
Durée de l’effort : 3-4h le 1er jour, 6-7h le 2ème
Durée totale : ~ 2 journée
Retour : TER depuis la jolie petite gare de Saint Georges de Commiers